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Rencontre, Le Mois du Cerveau

De Stéphanie Pillonca avec Olivier Goy
Documentaire - France - 2023 - VF - 1h46

Invincible été

Imaginez une mauvaise nouvelle. Le genre de nouvelle qui remet tout en cause. C’est ce qui est arrivé à Olivier Goy un matin de décembre 2020. En une phrase, le diagnostic tombe : il ne lui reste probablement plus que trois ans à vivre et aucun traitement. Mais Olivier a décidé d'ignorer ce compte à rebours. Il compte bien vivre à fond et profiter de chaque seconde.

Rencontre avec le DR Mathilde Goudot, neurologue  au GHRMSA, et Evelyne Ziegler, infirmière de neurologie,  en partenariat avec le Centre Communal d’Action Sociale de Mulhouse et l’association SLA Laissez-la.

Entrée gratuite.

Actrice et déjà réalisatrice d’une dizaine de films, Stéphanie Pillonca signe avec Invincible été l’un des documentaires les plus bouleversants de l’année. Père de famille, entrepreneur et photographe, Olivier Goy est atteint de la maladie de Charcot. Celle-ci ne lui laissant que trois ans à vivre, il décide de poursuivre son existence en savourant chaque seconde qu’il lui reste… Centré sur le parcours d’Olivier, le film nous plonge, dès sa première image, dans la condition de son protagoniste : le spectateur néophyte découvre ainsi le principe de la maladie de Charcot – neurodégénérative et incurable – qui, sans affecter les capacités cérébrales du malade, provoque une paralysie progressive mais fatale des muscles, de la mâchoire – altérant considérablement l’élocution – du système de déglutition puis du système respiratoire. Cependant, et bien que l’impact grandissant de la maladie sur l’existence d’Olivier demeure très présent au sein du film, ce dernier ne tarde pas à révéler son véritable sujet, à savoir la vie et la façon dont celle-ci peut continuer malgré le handicap. Le film suit donc Olivier dans ses multiples voyages et activités, de la France à l’Antarctique en passant par les Pays-Bas, révélant comment il parvient toujours, bien que malade, à diriger son entreprise et exercer son activité de photographe ; un projet artistique caritatif, ainsi que son engagement public en faveur des handicapés et de la recherche sur sa maladie, l’amènent également à s’exprimer dans différents médias et rencontrer des personnalités concernées par le handicap (qu’il s’agisse du leur ou de celui d’un de leurs proches), telles le photographe Sebastião Salgado, la Miss France 2010 Malika Ménard ou le vainqueur du Dakar 2020 Axel Alletru. Chacune de ces rencontres est, pour le film comme pour Olivier – ce dernier immortalisant ses interlocuteurs en les photographiant – l’occasion de voir le monde se transformer le temps d’un témoignage, d’une interaction, d’une séance photo… ce phénomène mettant superbement en lumière l’enrichissement permis par l’ouverture aux autres. Assumant son engagement politique (le film soutient la démarche d’Olivier Goy visant à mieux informer le grand public sur le handicap et permettre un meilleur soutien – notamment gouvernemental – de la recherche contre la maladie de Charcot), Invincible été est aussi et surtout une oeuvre solaire – l’atmosphère y est joyeuse et étonnamment apaisée – et extrêmement intime, théâtre de confidences souvent poignantes – à commencer par celles de la femme et des fils d’Olivier, dont les témoignages viennent s’ajouter à ceux des personnes mentionnées précédemment – exaltant le courage et la résilience exceptionnelles de ses protagonistes. Le film embrasse ainsi pleinement la philosophie d’Olivier Goy, conscient, comme il le dit lui-même, que la maladie « finira par gagner », mais déterminé à profiter allègrement et sans regret du temps dont il dispose. Film à la maitrise totale, plaidoyer brillant et grande leçon d’humanité, Invincible été touche et marque également par sa conclusion, résolument spirituelle, au cours de laquelle Olivier s’entretient avec le moine Mathieu Ricard et le rabbin Delphine Horvilleur au sujet de la mort, donnant au long-métrage l’allure – assumée – d’un testament : celui, bien sûr, d’un père et d’un époux, mais avant tout d’un homme généreux et amoureux de la vie, ne désirant pas être pleuré mais porté par l’espoir que son histoire et son combat permettront d’aider ceux qui viendront après lui. Culturopoing

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