
De Raphaël Balboni, Ann Sirot avec Jo Deseure, Jean Le Peltier, Lucie Debay, Gilles Remiche, Estelle Marion
Comédie - Belgique - 2020 - 1h27
Une vie démente
Alex et Noémie, la trentaine, voudraient avoir un enfant. Mais leurs plans sont chamboulés quand Suzanne, la mère d’Alex, se met à faire de sacrées conneries. C’est parce qu’elle a contracté une “démence sémantique“, maladie neurodégénérative qui affecte son comportement. Elle dépense sans compter, rend des visites nocturnes à ses voisins pour manger des tartines, se fabrique un faux permis de conduire avec de la colle et des ciseaux. Suzanne la maman devient Suzanne l’enfant ingérable. Drôle d’école de la parentalité pour Noémie et Alex !
Rencontre avec Yann Groc, gériatre au GHRMSA, dans le cadre du Mois du Cerveau proposé par le Centre Communal d'Action Sociale de la Ville de Mulhouse
Entrée libre
Alex et Noémie, trentenaires en couple, décident de faire un enfant. La mère d’Alex, Suzanne, en profite pour leur offrir un nouveau matelas, insistant drôlement pour y ajouter une nouvelle parure de lit très fleurie. C’est quelqu’un, Suzanne : cette directrice d’un centre d’art à Bruxelles à la forte personnalité a toujours vécu avec insolence et sans contrainte. Mais soudain, la voilà distraite, et son élégante frivolité tourne aux caprices, à des attitudes inconséquentes, sous le regard, de plus en plus interloqué, de son fils. Le diagnostic tombe : démence sémantique. Alzheimer, pour tout dire. Alors que les symptômes s’aggravent et que Suzanne, inconsciente de son mal, voudrait seulement qu’on lui fiche la paix, Alex et Noémie se retrouvent devant ce dilemme : comment faire un enfant quand la maladie vient vous en imposer un(e) de 70 ans ? Grâce, entre autres, à ses dialogues, joués avec un naturel remarquable, les auteurs réussissent le tour de force d’aborder le sujet, désormais de plus en plus présent sur les écrans, des maladies dégénératives, d’un point de vue cocasse, sans apitoiement. Au contraire : d’abord déstabilisante pour le jeune couple, la folie douce de Suzanne finira par éclairer leur vie. L’esthétique, très étudiée, tour à tour minimaliste et pop, contribue pleinement à dédramatiser. Ainsi, la superbe idée du motif floral de la couette qui envahit progressivement toute la chambre, jusqu’au pyjama du couple, l’angoisse et la fantaisie proliférant de concert. Télérama