Logo Cinéma Bel Air
Inscription à la newsletter hebdomadaire
Séance à la demande pour les scolaires / périscolaires

De NAZAROV Edouard, KATCHANOV Roman, KOVALEVSKAYA Inessa, NORSTEIN Youri
Animation - URSS - 2023 - VF - 39min

Le Petit hérisson dans la brume et autres merveilles

Quatre courts métrages, pour quatre moments de cinéma qui prouvent toute l’inventivité et la puissance poétique d’un cinéma d’animation fondateur, mais encore trop méconnu en France.

Quel bonheur de (re)découvrir en salles ces quatre joyaux d’animation, produits entre 1967 et 1982 au sein des studios moscovites Soyouzmoultfilm. L’initiative revient au distributeur Malavida, qui a prévu de reverser une partie des entrées à l’Unicef pour l’Ukraine. Réalisé en stop-motion, La Moufle (Roman Kachanov, 1967), où une moufle en laine se transforme en chiot imaginaire à travers le regard d’une petite fille, éblouit par sa virtuosité. Il était une fois un chien (Edouard Nazarov, 1982), d’après un conte populaire ukrainien, regorge de détails ethnographiques – tenues folkloriques, toits en chaume, outils des champs. Culte en ex-URSS, il raconte les combines d’un vieux toutou chassé de sa niche et d’un vieux loup vivant dans les bois, anciens ennemis qui deviennent amis. Autre dessin animé : l’entraînant Le Lionceau et la tortue (Inessa Kovalevskaya, 1974) préfigure, avec deux décennies d’avance, les chorégraphies animalières du Roi lion. Mine de rien, le film est le plus politique des quatre, où l’expression de la joie de vivre semble défier le régime totalitaire. Suprême prouesse Le programme se termine en apesanteur avec Le Petit Hérisson dans la brume (Youri Norstein, 1975), toujours aussi renversant : un choupisson se perd à travers la campagne (prairie, arbre, rivière) en allant retrouver son ami l’ourson pour un thé sous les étoiles. Détail émouvant : il transporte de la confiture de framboise dans un baluchon. L’histoire s’inspire d’un conte de Sergueï Kozlov, dont les personnages se retrouvent dans le poétique Comment le petit hérisson et l’ourson changeaient le ciel (Natalia Martchenkova, 1985), disponible gratuitement sur Henri, la plateforme de la Cinémathèque – dans le cadre d’une rétrospective de courts ukrainiens. Norstein donne une saisissante impression de profondeur, à partir d’un procédé – l’animation d’éléments découpés – qui se joue traditionnellement à plat. Et, suprême prouesse, réussit des vues de face, alors que la technique appelle plutôt des vues de profil. Par la pureté de l’intrigue et la puissance des images – le hibou menaçant –, le film est devenu culte, notamment pour Miyazaki et Takahata, créateurs du Studio Ghibli. Télérama

Prochainement