De Howaed Ziehm et Michael Benveniste
Comédie
Erotique
Fantastique - Etats-Unis - 1974 - VOST - 0min
FLESH GORDON
Depuis son quartier général de la planète Porno, l’empereur Wang projette en direction de la Terre les rayons de son arme fatale. Ils ont pour effet de transformer l’humanité en une espèce beaucoup plus lubrique et sexuellement obsédée qu’elle ne l’était jusqu’à présent ! Rescapés de la frénésie sexuelle qui s’empare de l’équipage et des passagers de l’avion où ils voyageaient, le joueur de hockey Flesh Gordon et l’hôtesse de l’air Dale Ardor entreprennent dès lors de sauver leurs contemporains d’une apocalypse de débauche. A bord de la phallofusée du professeur E. Jackul, ils décollent vers le repaire de Wang...
Rencontre avec Eric Peretti, programmateur du LUFF de Lausanne et des Hallucinations Collectives de Lyon.
Au milieu des années 1970, le cinéma porno pouvait être un eldorado pour producteur fauché rêvant de gros bénéfices. Telle est la motivation première du producteur et réalisateur Howard Ziehm qui s’est fait un nom en tant que pornographe de nombreux films. Avec Flesh Gordon arrive un projet ambitieux : celui de rendre hommage à l’univers des serials des années 1930 et notamment de Flash Gordon. C’était une époque fructueuse, afin de lutter contre la dépression économique et psychologique de la société américaine, de l’apparition de super-héros dans les comics où la sur virilité testostéronée explosait de tout bord, ainsi que la plastique de leurs faire valoir féminins en petite tenue aguichante. Howard Ziehm propose ainsi une parodie pornographique qui deviendra après le passage de la justice qui criminalise le tournage de films pornographiques en Californie, une parodie érotique soft, version masculine et cheap de Barbarella (1968) de Roger Vadim. Ce qui rend de nos jours encore plus touchante cette parodie décomplexée des aventures de Flash Gordon, c’est l’importance accordée aux effets spéciaux autour de maquettes de vaisseaux spatiaux, du château de l’empereur Wang et surtout de tous les monstres animés en stop motion dans la lignée directe de Ray Harryhausen avec une influence non dissimulée. Les évocations sexuelles dans les dialogues, comme dans les représentations nécessairement phalliques des monstres comme des objets et vaisseaux spatiaux, tournent incidemment en dérision la froideur frontale de la pornographie mainstream contemporaine. Le film a bénéficié d’un véritable succès public extrêmement rentable en rencontrant un large public aux USA, comme en France, au Japon ou encore au Mexique. Il bénéficie plus de quarante ans plus tard du statut d’œuvre culte et vintage d’autant plus riche que le film assumait pleinement à l’époque son autodérision ouvrant la voie nouvelle, aux côtés de l’humour potache de Mel Brooks, des potentialités de cet humour parodique qu’ont développé plus largement encore à partir des années 1980 les ZAZ (David Zucker, Jim Abrahams et Jerry Zucker) avec leur cultissime Y a-t-il un pilote pour sauver l’avion ? (Airplane!). Médiapart