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De Ange Leccia, Dominique Gonzales-Foerster avec Christophe
Documentaire Musical - France - 2022 - 1h26

Christophe… définitivement

Mars 2002, Christophe est de retour sur scène après 28 ans d’absence. La caméra, amoureuse, capte, fixe des mots, des sons, des couleurs, des instants. Christophe… définitivement est un film en suspension construit comme un concert idéal. Il défait la chronologie et nous transporte des scènes de l’Olympia à Versailles, des coulisses à l’appartement home-studio de Christophe où se mêlent ses passions, ses fétiches, ses trésors accumulés au fil du temps et où naissent ses chansons…

Il était tantôt rock star, tantôt poète anxieux. Un documentaire rend hommage au dandy de la chanson française, disparu il y a trois ans. Christophe s’en est allé secrètement, au début de la pandémie, à 74 ans. Tout aussi discrètement apparaissait alors sur la plateforme de la Cinémathèque Personne n’est à la place de personne, récit filmique par Dominique Gonzalez-Foerster et Ange Leccia de leur collaboration à six mains pour les concerts du musicien à l’Olympia, en 2002. Les deux artistes plasticiens persistent et livrent un nouvel hommage au dandy de la chanson avec ce documentaire sur les tribulations scéniques, et en coulisses, du Christophe d’il y a vingt ans. À travers leur regard épris, on distingue deux Christophe : l’icône auréolée par la lumière des projecteurs sur scène, et Daniel Bevilacqua (nom de naissance), l’homme qui bidouille et bavarde. Le montage alterne entre le premier, rock star exigeante, et le second, poète anxieux tout en interrogations et divagations. On l’observe au travail, backstage, ou dans son appartement-studio. Entouré de ses bibelots et grigris, il a ses obsessions, ses manies. Son tic, « Tu vois ce que je veux dire ? », ponctue des anecdotes comme une ritournelle. Il exige que son prompteur affiche des mots violets — pas bleus ni blancs : le technicien s’exécute. Christophe n’apprenait pas ses textes. Les plasticiens devenus réalisateurs orchestrent une synthèse progressive. Les bribes deviennent des morceaux concrets, moments de bravoure musicaux sur scène. On accède alors au concert complet, dans toute sa cinégénie. Christophe et le cinéma, c’est une évidence, comme quand, dans un geste éthéré, il mettait du Charles Péguy en musique pour Jeanne, de Bruno Dumont. « 2001, Zéro de conduite, Crash, Les Valseuses… » : il énumère volontiers les films de son cœur. Spectateur et animal de cinéma, « le plus embrasé que la Terre ait porté », comme il le chantait dans son ultime album sur le morceau Définitivement. Télérama

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